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Le véritable amour éternel
 
 

Le besoin d'amour – besoin vital d'être aimé et d'aimer à son tour – est profondément ancré dans la nature humaine et semble essentiel pour chacun d'entre nous. En réalité, ce besoin gouverne les vies et fonde le lien social dans toutes les civilisations.

Qui n'a jamais rêvé d’une belle histoire d'amour transcendant le temps ? Beaucoup de gens, certes, ont cherché un amour authentique qui dure… tout en reconnaissant en même temps qu'il n’y a pas d’individu parfait dans ce monde ! Bref, finalement, très peu de personnes ont le privilège de trouver le véritable et grand amour au cours d'une existence inéluctablement limitée par la mort ! Il est nécessaire donc de se rendre à l'évidence, l’amour humain même le plus désintéressé reste éphémère et entaché d'imperfections. Pour autant, faut-il accepter de perdre toutes ses illusions de trouver le véritable amour éternel ? Non, absolument pas… si toutefois notre amour terrestre est habité par l'amour céleste !

En effet, Dieu est connu comme l’unique source d’amour (1) parfait et éternel. Rien n'est plus grand que son amour infini pour les hommes et lui seul peut offrir une dimension illimitée à l’amour humain. Il donne aussi à tous les êtres une intelligence, un libre arbitre et la promesse d'un bonheur parfait pour l'éternité.

Hélas, il faut reconnaître que de par leur mauvais choix (2) tous les hommes sans exception ne peuvent nier leur état de pécheurs, sont coupables devant Dieu et séparés de lui (3). Cependant, à tous il reste un grand espoir, une espérance ! A travers sa tendre miséricorde et par amour pour ses créatures vouées à la perdition éternelle, Dieu leur donne une seconde chance pour leur permettre néanmoins d'accéder à la vie éternelle… une grâce extraordinaire obtenue en leur faveur par son Fils Jésus-Christ qui prendra leur place en acceptant la mort la plus atroce – celle de la croix – afin de payer le prix de leurs transgressions ! Si à cause du péché, tous les hommes méritent la mort, à tous donc est offerte la grâce d’un Dieu aimant, génératrice d’une vie nouvelle.

La grâce est l'expression de l’amour immense de Dieu révélé en son Fils : « Dieu a déversé sa grâce sur nous : c’est la faveur pleine d’amour qu’il a décidé d’accorder à ceux qu’il sauve. Nous ne pouvons ni gagner ni mériter le salut. Aucun effort religieux, intellectuel ni moral ne peut nous l’acquérir, parce qu’il est exclusivement le produit de la bonté et de l’amour de Dieu. Sans la grâce de Dieu, le salut reste inaccessible. Pour le recevoir, nous devons reconnaître que nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes, que seul Dieu en a le pouvoir et que la foi en Christ est le seul moyen de bénéficier de cette faveur divine (4). »

Un amour qui dépasse tout entendement : « Dieu a tellement aimé ! Cet amour est le principe et la source suprême du salut. Il a aimé le monde, ce monde déchu, pécheur, en révolte contre lui ; il a aimé notre humanité tout entière à laquelle il destinait cette manifestation de son amour. Il a donné, non seulement envoyé, mais abandonné, ce qu’il avait de plus cher, son Fils unique (5). »

Ce plan inouï de sauvetage de l'humanité, cette « histoire du salut » ou plutôt cette merveilleuse histoire d'amour entre Dieu et les hommes, c'est justement ce que rapporte la Bible… qui est le texte fondateur du christianisme, la source de la foi chrétienne. Dans ce livre par excellence, Jésus-Christ en personne nous révèle la grandeur de l'amour de Dieu et le grand dessein divin pour l’humanité : « Je n’ai pas parlé de ma propre initiative : le Père, qui m’a envoyé, m’a ordonné lui-même ce que je dois dire et enseigner. Or, je le sais bien : l’enseignement que m’a confié le Père, c’est la vie éternelle » (Jean 12.49-50, La Bible du Semeur). « Oui, voici ce que veut mon Père : que tous ceux qui voient le Fils et croient en lui aient la vie éternelle et que je les relève de la mort au dernier jour » (Jean 6.40, BFC).

Autrement dit, comme un père qui aime tellement chacun de ses enfants, Dieu dans son amour absolu pour les hommes, veut tout simplement les faire participer à sa vie bienheureuse… et éternelle. Il convient de citer à ce propos l'un des passages les plus connus de la Bible qui résume aussi bien la relation empreinte d’affection existant entre Dieu et les humains que la voie du salut : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3.16).

C'est pourquoi, si nous désirons vivre dans l’amour éternel, nous sommes tenus de travailler à nous conformer à celui de Jésus-Christ qui nous a donné ce grand commandement de l'amour : « Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres » (Jean 13.34).

Certes, il est assez facile d’aimer ceux qui nous aiment, mais aimer sincèrement quelqu'un qui, volontairement nous fait souffrir, à plus forte raison sacrifier sa propre vie pour lui, semble bien injuste et de la pure folie. Et pourtant, cette exigence élevée relève des paroles mêmes du Christ : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Matthieu 5.44), sans conteste, l'une des injonctions du Nouveau Testament les plus difficiles à appliquer !

En effet, dans ce verset, Jésus innove en nous invitant à aimer nos ennemis, à leur faire du bien. A première vue, ce haut niveau à atteindre pour que notre amour ressemble au sien paraît insurmontable ! Mais en réalité, cela est possible si nous laissons « l'amour divin se répandre dans notre cœur » (Romains 5.5)… afin qu’il déborde par la suite sur les autres, jusqu’à ce que Dieu transforme également leur cœur et leur vie !

Dès lors, nous pouvons dire que notre amour humain tend à ressembler à l'amour divin… C’est en tous cas la pensée du célèbre écrivain Léon Tolstoï qui a pu écrire : « Aimer un être qui nous est cher, c’est de l’amour humain, mais aimer son ennemi, c’est presque de l’amour divin (6) ! »

Ainsi, il est tout à fait envisageable de parfaire notre amour terrestre et de lui donner une dimension éternelle… en accueillant l’initiative d’amour de Dieu envers nous à travers la personne de Jésus-Christ. Assurément, sans une rencontre et une fusion avec l'amour divin, l’amour humain est vain et il est pratiquement impossible d’aimer de façon inconditionnelle et désintéressée.

Terminons notre réflexion par cette belle prière de l’apôtre Paul exprimant l’immensité de l’amour de Dieu ou de Christ pour nous : « Que le Christ habite dans vos cœurs par la foi. Je demande que vous soyez enracinés et solidement établis dans l'amour ; ainsi vous aurez la force de comprendre, avec tous ceux qui appartiennent à Dieu, combien l'amour du Christ est large et long, haut et profond. Et vous connaîtrez alors son amour, bien qu'il surpasse toute connaissance, et vous serez ainsi comblés de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens 3.17-19, NFC).

Vraiment, on peut dire avec raison que le christianisme est une religion exceptionnelle... de par son essence même, l'amour inconditionnel de Dieu pour l’humanité.

 
Karin et Claude Bouchot
 
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1. Au 1er siècle, l'apôtre Jean – surnommé l'apôtre de l'amour – proclamait avec autorité que « Dieu est amour » (1 Jean 4.8).
2. En donnant le libre arbitre à ses créatures, Dieu – volontairement – limitait sa toute-puissance au risque de les perdre ! Mais cette liberté qu’il a voulu accorder aux humains était à ce prix. Respectant donc leur liberté – fruit de son vouloir – Dieu ne les contraint pas à accepter son salut, mais les invite par contre, à choisir le bon chemin pour avoir accès à la vie nouvelle : « Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité » (Deutéronome 30.19). Malheureusement, on sait que ceux-ci, en qualité d’hommes libres, ont en tout temps délibérément choisi de marquer leur émancipation à l'égard de leur créateur et de son grand projet d’amour pour l’humanité.
3. L'apôtre Paul avait déjà dû faire la même constatation lorsqu'il déclarait : « Il n'y a point de juste, pas même un seul. Nul n'est intelligent, nul ne cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis. Il n'en est aucun qui fasse le bien. [...] que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu » (Romains 3.10-19).
4. Note de la Bible d'étude Vie Nouvelle, Version Segond 21, Genève : Société Biblique de Genève, 2004, p. 462.
5. Bible Annotée, « Commentaire biblique de Jean 3.16 », Site Levangile, [En ligne] https://www.levangile.com/ (consulté en octobre 2019).
6. Léon Tolstoï, Guerre et Paix, Vol. 3, Traduction en français par Irène Paskévitch, Paris : Hachette, 1901, p. 176.
 
 
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